Le syndicat des employés des trois grands constructeurs automobiles américains a annoncé le démarrage d’une grève dans trois usines à partir de vendredi 15 septembre à minuit (6 heures du matin heure de Paris), faute d’un accord trouvé avec ces entreprises pour les nouvelles conventions collectives.
« La grève débute dans les trois usines désignées », a déclaré l’United Auto Workers (UAW), qui avait annoncé un peu plus tôt avoir choisi trois usines – une de chacun des trois groupes General Motors, Stellantis et Ford – pour lancer ce mouvement, enjoignant les membres du syndicat des autres sites à se tenir prêts en fonction de l’évolution des négociations.
En deux mois de négociations, les représentants de l’United Auto Workers et les dirigeants des « Big Three » – General Motors, Ford et Stellantis, qui contrôle l’américain Chrysler – n’ont pas pu trouver un terrain d’entente. L’UAW, qui représente quelque 146 000 employés du trio aux Etats-Unis, réclame un relèvement des salaires de 36 % sur quatre ans, alors que les trois constructeurs américains n’ont pas été plus loin que 20 % (Ford), selon le leader syndical.
Joe Biden dans une situation délicate
Les trois géants historiques de Detroit ont notamment aussi refusé d’accorder des jours de congés supplémentaires et d’augmenter les retraites, assurées par des caisses propres à chaque entreprise.
Le cabinet de conseil Anderson Economic Group (AEG) estime qu’une grève de dix jours pourrait représenter plus de 5 milliards de dollars (4,69 milliards d’euros) de perte de revenus pour l’économie américaine.
Et un conflit social prolongé pourrait avoir des conséquences politiques pour le président Joe Biden, dont le bilan économique est critiqué, en particulier du fait de l’inflation tenace installée aux Etats-Unis. A un peu plus d’un an du scrutin présidentiel, le chef de l’Etat marche sur des œufs, entre son soutien affiché aux syndicats et le spectre d’un coup porté à l’économie américaine par une grève.