Au Danemark, la donne est assez simple à l’heure de chercher un champion de tennis local. Vainqueur du Masters 1000 de Paris-Bercy en 2022 et 4e mondial, le jeune Holger Rune (20 ans) concentre l’attention. Sa défaite surprise, lundi 28 août, au premier tour de l’US Open face à l’Espagnol Roberto Carballés Baena (63e), aurait donc dû sonner le glas des espoirs danois dans le dernier Grand Chelem de l’année. Mais depuis quelques semaines, une autre star du royaume est revenue sur le devant de la scène : Caroline Wozniacki.
A 33 ans, la Danoise a fait son retour sur le circuit cet été. Elle semblait pourtant en avoir définitivement fini avec les raquettes de tennis début 2020, lorsqu’elle annonçait « fermer le premier chapitre extraordinaire de [sa] vie ». L’ex-numéro 1 mondiale a finalement décidé de rouvrir le livre trois ans et demi plus tard. Elle s’offre même un choc face à la Tchèque Petra Kvitova (11e mondiale), dans la nuit de mercredi à jeudi, au deuxième tour de l’US Open.
Ces dernières années, Caroline Wozniacki a beaucoup voyagé. Elle a surtout donné naissance à deux enfants. « J’ai pu rattraper le temps perdu avec ma famille mais il y a encore des objectifs que je veux atteindre. Je veux montrer à mes enfants que vous pouvez poursuivre vos rêves, quels que soient votre âge ou votre rôle », a-t-elle expliqué, en juin, dans un message sur X (anciennement Twitter), annonçant le début de sa « deuxième carrière ».
Deux tournois plus tard, la voilà donc à New York, où elle a écarté sans ménagement la qualifiée russe Tatiana Prozorova (227e) au premier tour (6-3, 6-2). La Scandinave se plaît aux Etats-Unis, et pas seulement parce qu’elle est mariée à l’Américain David Lee, un ancien joueur de basket. Caroline Wozniacki a surtout souvent performé à l’US Open, atteignant par deux fois la finale (en 2009 et 2014).
Ces deux échecs digérés, la Danoise a finalement remporté le titre majeur qui manquait à son palmarès en 2018, à l’Open d’Australie. L’occasion de légitimer enfin une place de numéro un mondiale décrochée pour la première fois à 20 ans. « On ne va plus me poser la question “quand allez-vous gagner un Grand Chelem ?” C’est ce qu’il y a de plus positif ! », ironisait la joueuse juste après avoir soulevé le trophée à Melbourne.
Retrouver le classement conforme aux ambitions
Connue pour sa défense sur le court et sa régularité à l’échange, Wozniacki retrouve un circuit qui a bien changé en son absence. La star américaine Serena Williams a pris sa retraite l’année dernière et a laissé place à une nouvelle génération incarnée par la Polonaise Iga Swiatek, actuelle numéro 1 mondiale, et sa dauphine la Biélorusse Aryna Sabalenka.
Caroline Wozniacki est en tout cas confiante. « Puis-je gagner l’US Open ? Je pense que oui », déclarait-elle en juin au magazine Vogue US. La Danoise peut se référer à quelques exemples probants de joueuses ayant retrouvé le haut niveau après des grossesses, à l’image de Serena Williams ou de la Biélorusse Victoria Azarenka. La Scandinave a sûrement aussi été marquée par le retour à la compétition de Kim Clijsters en 2009. Quelques jours après être sortie d’une pause de deux ans pour devenir mère, la Belge allait au bout de l’US Open en disposant en finale de… Caroline Wozniacki.
Pour cette dernière, l’enjeu va maintenant être de retrouver un classement conforme à ses ambitions même si elle profite pour l’instant d’invitations, comme à l’US Open. Elle devra aussi concilier ce retour sur les terrains à la polyarthrite rhumatoïde, une maladie inflammatoire s’attaquant aux articulations, dont la Danoise souffre depuis 2018.
Son jeune compatriote Holger Rune voit en tout cas « une grande source d’inspiration » en Wozniacki, lui qui affirmait mi-août à Tennis Majors que « c’était fou de voir une joueuse danoise remporter un tournoi du Grand Chelem dans un match incroyable », ajoutant que « son revers et sa combativité sont ses deux plus grandes qualités ».
Les deux plus grandes stars du tennis danois ont partagé un entraînement fin juillet à Monaco. Ce n’est peut-être pas la dernière fois qu’ils sont sur un terrain en même temps. Holger Rune déclarait en effet au début du mois que ce serait « vraiment cool » de jouer le double mixte des Jeux olympiques de Paris avec son aînée. Ça tombe bien, « les JO de Paris sont un objectif » pour Wozniacki.