
A force d’arpenter en premier tous les territoires du basket, il semblait normal que Tony Parker pose le premier jalon français au panthéon. L’ancien basketteur tricolore sera officiellement intronisé, samedi 12 août (dans la nuit de samedi à dimanche dans l’Hexagone), au Hall of Fame de Springfield (Massachusetts). Un honneur jusqu’à présent réservé qu’à 197 anciens joueurs de la National Basketball Association (NBA).
Ancien meneur des San Antonio Spurs (de 2001 à 2018) et des Hornets de Charlotte (2018-2019), Parker a vécu son aventure outre-atlantique dans la peau d’un pionnier. Le championnat nord-américain de basket était à cette époque la chasse gardée des joueurs locaux, et le futur emblématique numéro 9 des Spurs n’était alors que le deuxième Français à le rejoindre − après Tariq Abdul-Wahad en 1997.
Depuis, les choses ont changé. Les titres de MVP (« most valuable player », soit meilleur joueur) du Grec Giannis Antetokounmpo (en 2019 et en 2020) et du Serbe Nikola Jokic (2021 et 2022) illustrent l’arrivée progressive des joueurs du Vieux Continent parmi les meilleurs de la NBA. Tony Parker a lancé ce mouvement aux côtés notamment de l’Allemand Dirk Nowitzki − sixième meilleur marqueur de l’histoire de la NBA, sacré en 2011 avec les Mavericks de Dallas − et de l’Espagnol Pau Gasol, deux fois champion avec les Los Angeles Lakers en 2009 et en 2010. Ils seront tous deux intronisés au Hall of Fame dans la nuit de samedi à dimanche, aux côtés du meneur français.
« Même dans mes rêves les plus fous, jamais je n’aurais pu imaginer entrer au Hall of Fame », a déclaré Tony Parker, dans un entretien accordé à la presse, à quelques jours de la cérémonie. « Ça a toujours été ma motivation de montrer aux Américains qu’en France, on savait jouer au basket. C’est juste fou, j’ai du mal à réaliser. » Au cours de sa carrière, « TP » a notamment compilé quatre titres NBA (2003, 2005, 2007 et 2014) et six sélections aux All Star Game. Ses deux principaux partenaires de l’époque à San Antonio, Manu Ginobili et Tim Duncan, l’introduiront à Springfield dans ce « musée du basket ».
Son maillot a déjà été retiré
La cérémonie aura décidément des airs de réunion anniversaire des Spurs, puisque le légendaire coach de la franchise texane, Gregg Popovich (de 1996 à aujourd’hui) fera lui aussi son entrée au Hall of Fame à cette occasion. Tout comme Becky Hammon, ancienne joueuse de la WNBA et adjointe de Popovich à San Antonio de 2014 à 2021.
« Rentrer en même temps que Pop et que Becky, qui est comme ma grande sœur, c’est incroyable », s’est réjoui Parker. « Donc quand tu ajoutes Dirk, Pau et même Wade [l’ancien joueur de Miami est le dernier honoré de cette cérémonie], contre qui j’ai joué en finale NBA, c’est marrant d’entrer au Hall of Fame qu’avec des gens que je connais. »
Ce n’est pas le premier honneur que reçoit Tony Parker depuis son retrait des parquets de basket en 2019. Celui qui est aujourd’hui président du club français de l’Asvel avait déjà vu son maillot frappé du numéro 9 être retiré et élevé au plafond de l’AT & T Center de San Antonio en 2019. Mais le Hall of Fame, c’est un « cran au-dessus, tu entres dans une autre galaxie », a expliqué Parker.