Que vaut la Ligue 1 ? C’est une question à plus d’un milliard d’euros, estime la Ligue de football professionnelle (LFP), alors qu’est lancé, mardi 12 septembre, le nouvel appel d’offres pour les droits de retransmission du championnat de France de football. Toutefois, son président, Vincent Labrune, a reconnu en juin que « le contexte macroéconomique et financier est délicat ».
La LFP espère jusqu’à 850 millions par an pour la vente des droits aux diffuseurs audiovisuels en France, et environ 200 millions à l’étranger, selon le quotidien L’Equipe. L’appel d’offres français est découpé en deux lots : les trois affiches « premium » et les six matchs restants par semaine. La LFP souhaite en effet simplifier « la lisibilité pour le consommateur » et éviter les « changements réguliers d’abonnement ».
Elle l’a expliqué dans un document interne (consulté par le quotidien sportif), rédigé pour obtenir des autorités françaises la prolongation des droits de quatre à cinq ans, de 2024 à 2029. Malgré cet allongement destiné à attirer de nouveaux acteurs, « la période d’envol des prix semble derrière nous », pense Philippe Bailly, du cabinet d’études NPA Conseil. Au-delà des départs, effectifs ou annoncés, de joueurs stars comme Lionel Messi, Neymar Jr. et Kylian Mbappé, l’analyste pointe des raisons structurelles.
624 millions d’euros par an aujourd’hui
Le cas de Prime Video, actuellement principal diffuseur de la Ligue 1 avec sept rencontres sur neuf, illustre les défis. La filiale d’Amazon n’a acquis les droits qu’à la faveur de la défaillance de Mediapro, un groupe audiovisuel espagnol qui avait initialement acheté les droits de la Ligue 1 pour 780 millions d’euros par an, permettant à la LFP de vendre le championnat de France pour un total de 1,15 milliard…
Incapable d’assumer son investissement, Mediapro a abandonné ses matchs, lesquels ont été rachetés pour seulement 250 millions par Prime Video. Avec les 332 millions payés par Canal+ pour les deux affiches premium initialement détenues par BeIN Sports, et les 42 millions de l’opérateur Free (dont le fondateur, Xavier Niel, est actionnaire à titre individuel du Monde), les droits pour la France ne dépassent pas aujourd’hui 624 millions par an.
Pour rester diffuseur de la Ligue 1, Amazon serait a priori contraint d’augmenter son investissement. Le voudra-t-il ? L’économiste du sport Pierre Maes en doute. « L’offre sport de Prime Video en France est atypique pour Amazon : la plate-forme y commercialise un grand nombre de matchs, via un abonnement supplémentaire de 14,99 euros par mois », note-t-il. Ailleurs, les droits acquis par le géant du Web, plus ciblés, sont intégrés dans son bouquet de services Prime (livraison rapide, séries et films…).
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