Des larmes pour une étape fleuve et quelques gouttes de champagne. Yara Kastelijn compte bien célébrer sa victoire surprise avec quelques bulles. La Néerlandaise a remporté, mercredi 26 juillet, la quatrième étape du Tour de France Femmes, entre Cahors et Rodez. En menant au bout son échappée, sur plus de 150 kilomètres, la coureuse de Fenix-Deceuninck a réussi là où sa coéquipière Julie Van de Velde avait échoué la veille.
La Néerlandaise s’est extraite du peloton, avec treize autres coureuses, dès le 29e kilomètre d’une étape – la plus longue ce Tour – qui en comptait 177, avant de passer à l’offensive à 20 kilomètres du but. Seule la française Audrey Cordon-Ragot a un temps résisté dans la côte de Moyrazès, avant de laisser filer Kastelijn vers un triomphe en solitaire dans la préfecture aveyronnaise.
« C’est incroyable, je n’arrive pas à y croire, confie la spécialiste du cyclo-cross au micro de France Télévisions. (…) Je voulais lutter chaque seconde, les deniers mètres ont été incroyables. Au début, on [son équipe] voulait être dans l’échappée pour gagner quelques points au général, mais j’étais en forme et détendue, et le chrono affichait dix minutes d’avance [sur le peloton] alors j’ai commencé à y croire. »
Première explication entre favorites
Arrivées plus d’une minute après la vainqueure du jour, les candidates au podium final du Tour ont eu une première explication. La Néerlandaise Demi Vollering (SD Worx) s’est offert la deuxième place après une passe d’armes, dans les derniers kilomètres, avec sa compatriote Annemiek van Vleuten (Movistar), quatrième – et privée de bonification par la troisième place sur le fil d’Anouska Koster (Uno-X). Les deux favorites au classement général n’ont déjà plus que 43 secondes et 51 secondes de retard sur la Belge Lotte Kopecky. Un temps distancé, la maillot jaune a dû s’employer pour conserver sa place de leader.
Du côté des Tricolores, on voulait voir un signe dans ce passage à Cahors. En effet, dans l’histoire du Tour, la cité médiévale a souvent souri aux Français. Jacky Durand s’y est imposé, en 1994, tout comme Sandy Casar, en 2007, malgré une collision avec un labrador. Luc Leblanc et Christophe Laporte ont, eux, levé les bras quand la ville du Lot a servi de ville-départ, respectivement en 1994 et en 2022.
Cahors sourit aux tricolores
La victoire a cette fois échappé aux Françaises, mais celles-ci ont indéniablement animé la journée. Audrey Cordon-Ragot a porté virtuellement le maillot jaune pendant plus de 140 kilomètres. Echappée avec la vainqueure du jour, la Française comptait encore plus de dix minutes d’avance sur Lotte Kopecky à 60 kilomètres du but. Dernière coureuse à soutenir le rythme de Kasteljin dans l’ultime ascension, la Française a calé dans le final et termine 16e de l’étape.
Un résultat encourageant pour la sextuple championne de France du contre-la-montre, qui a subi des problèmes à répétition cette saison. D’abord attendue comme leader de la nouvelle équipe B & B Hotels-KTM – finalement mort-née faute de financement –, la Bretonne, victime d’un AVC en octobre 2022, avait signé avec l’équipe espagnole Zaaf Cycling Team. Mais six mois plus tard, la formation s’était révélée incapable de payer ses coureuses. Cordon-Ragot a alors rejoint l’équipe américaine Human Powered Health, quelques jours avant Paris-Roubaix, en avril.
Juliette Labous a, elle aussi, joué sa carte. Après une première étape décevante, la coureuse de DSM-Firmenich a attaqué dans la dernière difficulté pour tenter de distancer le groupe maillot jaune sous la flamme rouge. L’initiative a échoué, mais Labous figure désormais dans le top 10, à une minute du podium. La grimpeuse trouvera un terrain favorable dans les prochains jours, avec pour point d’orgue l’ascension du Tourmalet, samedi. Enfin, Celia Le Mouël (Saint-Michel-Mavic-Auber 93), meilleure française aujourd’hui, a terminé à une belle huitième place.