Il y a deux façons de faire le bilan des Mondiaux de natation de Fukuoka (Japon). Si l’on voit le verre à moitié plein, c’est la première fois de l’histoire que la France – au 4e rang du tableau des médailles, derrière l’Australie, les Etats-Unis et la Chine – décroche 4 médailles d’or sur des épreuves individuelles en natation. Mais si l’on voit le verre à moitié vide, les 6 médailles tricolores n’ont été décrochées que par deux nageurs, sur les vingt-et-un engagés en individuel au Japon. « On revient de loin. En deux ans, on est passé d’une médaille aux Jeux de Tokyo, en 2021, à six médailles aux Mondiaux. Il y a de nombreuses raisons d’être optimistes », veut croire Jacco Verhaeren, le patron des équipes de France, qui a pris les commandes à l’issue de la débâcle nippone.
Léon Marchand, l’héritier de Phelps
Il est arrivé au pays du soleil Levant à l’aube de son firmament. Léon Marchand repart de Fukuoka avec le titre de meilleur nageur des championnats du monde et trois médailles d’or autour du cou. « Shin Kaibutsu » (littéralement « le nouveau monstre »), comme l’appellent les Japonais, a fait tomber le record du monde sur 400 m 4 nages en expropriant la légende américaine Michael Phelps sous ses yeux (4 min 2 s 50, contre 4 min 3 s 84).
La « ville rose » s’est même parée de vert et de blanc, couleurs des Dauphins du TOEC, le club du Toulousain, qui est désormais le nageur français le plus titré de l’histoire en championnat du monde, et le premier à décrocher trois titres individuels sur une seule édition. « Je pense que ce n’est que le début [de sa collection] », a-t-il annoncé sans forfanterie. A un an pile des Jeux de Paris 2024, le retentissement de ses performances a largement dépassé les frontières hexagonales et nippones, une notoriété qu’il va lui falloir apprendre à gérer d’ici à la grand-messe olympique.
Grousset, dans le sillage du navire Marchand
« C’est comme une libération, donc non ce n’est pas un Poulidor ! », s’est exclamé Michel Chrétien, samedi soir, après la médaille d’or de Maxime Grousset sur 100 m papillon. Après sa deuxième (sur 100 m nage libre) et sa troisième (sur 50 m) places aux Mondiaux de Budapest 2022, son nageur décroche enfin un titre champion du monde. Déjà bronzé deux fois dans la semaine, sur 50 m papillon, et sur 100 m nage libre, le sprinteur de l’Insep a réalisé un coup de maître sur l’aller-retour en papillon, en signant le 5e temps de l’histoire (50 secondes 14) pour son coup d’essai sur la distance lors de championnats du monde. Dimanche, aux côtés de Marchand, il a emmené le relais 4×100 4 nages (composé aussi de Yohann Ndoye-Brouard et Hadrien Salvan), en clôture des Mondiaux, finissant au pied du podium.
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