Il s’agit du niveau le plus élevé depuis janvier 2001. La banque centrale américaine, la Réserve fédérale (Fed), a renoué, mercredi 26 juillet, avec les hausses de taux, les faisant grimper au plus haut depuis vingt-deux ans pour lutter contre l’inflation, après une pause en juin, sans préciser toutefois si elle anticipe des hausses supplémentaires.
Le principal taux directeur de la Fed, relevé d’un quart de point de pourcentage, se situe désormais dans la fourchette de 5,25 à 5,5 %. La décision a été prise à l’unanimité des onze membres votants du comité de politique monétaire, le FOMC.
Il s’agit de la onzième hausse depuis mars 2022, et les responsables de la Fed n’ont cependant pas précisé, dans leur communiqué, s’ils envisagent de continuer à relever les taux dans les mois à venir. « Le comité continuera à évaluer les informations supplémentaires et leur implication pour la politique monétaire », a simplement annoncé l’institution dans son communiqué.
Plus tard, lors d’une conférence de presse, son président, Jerome Powell, a fait savoir que la décision n’avait « pas été prise » quant à un nouveau relèvement à la prochaine réunion, en septembre, alors que l’inflation reste « bien supérieure » à l’objectif de la banque centrale. Il y a encore « un long chemin à faire » avant que l’inflation américaine ne revienne vers l’objectif de 2 % de la Fed, a répété M. Powell.
Baisse de l’inflation
Cette nouvelle hausse va faire encore grimper les taux d’intérêt des crédits contractés par les ménages et les entreprises. Néanmoins, la politique monétaire de la Fed porte ses fruits : l’inflation est tombée en juin à son plus bas niveau depuis mars 2021, à 3 % sur un an, selon l’indice des prix à la consommation CPI.
Et l’inflation sous-jacente, c’est-à-dire hors prix de l’alimentation et de l’énergie, est toujours de 4,8 % sur un an. Les prix des logements, par exemple, continuent de grimper. La Fed privilégie cependant une autre mesure, l’indice PCE, dont les données pour juin seront publiées vendredi.
Jerome Powell avait répété ces dernières semaines que plusieurs hausses étaient envisagées, « au moins deux, possiblement d’affilée ». Et, lors de la réunion de juin, la plupart des responsables de la Fed étaient d’accord pour faire grimper les taux jusqu’à 5,5-5,75 %, ce qui supposerait une autre hausse après celle de mercredi.
Croissance du PIB attendue à 2 %
Les taux de la Fed étaient, jusqu’en mars 2022 et depuis le début de la pandémie de Covid-19, à zéro, pour stimuler l’activité économique par la consommation, mais la banque centrale américaine a ensuite progressivement renchéri le coût du crédit face à une inflation au plus haut depuis quarante ans. Et à trop resserrer, c’est la récession qui menace, un risque qui semble pourtant s’éloigner, selon certains économistes. « L’activité économique progresse à un rythme modéré », a encore relevé la Fed dans son communiqué.
Le Monde Application
La Matinale du Monde
Chaque matin, retrouvez notre sélection de 20 articles à ne pas manquer
Télécharger l’application
La croissance du PIB (produit intérieur brut) américain au deuxième trimestre sera publiée jeudi matin, au lendemain de la réunion de la Fed. Une croissance de 2 % en rythme annualisé est attendue, comme au premier trimestre.
Les prochains chiffres de l’inflation, mais aussi de l’emploi ou encore de la croissance, seront décisifs. Le Fonds monétaire international (FMI), qui a publié mardi ses prévisions actualisées, anticipe une croissance de 1,8 % cette année aux Etats-Unis. La Banque centrale européenne (BCE), qui se réunira jeudi, un jour après la Fed, semble elle aussi déterminée à continuer à relever ses taux.