C’est un – sinon le – rendez-vous à ne pas manquer. La Coupe du monde de rugby, qui a débuté le 8 septembre avec le match victorieux des Bleus contre la Nouvelle-Zélande, représente pour la France « un gros enjeu », pour reprendre les termes de la ministre des sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, début juin sur RMC Sport.
Il y a bien sûr l’enjeu sportif, avec un XV tricolore toujours en quête d’un titre mondial. Mais il y a aussi, et surtout, l’enjeu organisationnel : celui de réussir l’accueil d’une compétition sportive de premier plan, ce Mondial devant servir, en quelque sorte, de répétition générale pour les Jeux olympiques et paralympiques de l’été 2024.
Certes, cette Coupe du monde, par son étalement (vingt-sept jours de compétition en un peu plus de sept semaines) ou le nombre de sites (neuf) et de spectateurs (2 millions, dont 600 000 étrangers attendus), est sans commune mesure avec ce avec quoi il faudra composer lors des Jeux – deux fois quinze jours de compétitions non-stop, quarante sites, près de 16 millions de visiteurs.
Pour autant, le défi n’est pas mince : il s’agit de démontrer que la France reste capable d’accueillir un événement sportif de dimension internationale sans incident majeur. Le fiasco de la finale de la Ligue des champions de football, fin mai 2022 à Paris, en a fait douter. Les images des supporteurs anglais de Liverpool malmenés par les forces de l’ordre et agressés par des délinquants sont ancrées dans les mémoires.
Cela oblige, en premier lieu, à être « au rendez-vous sur la sécurité », comme le résume Mme Oudéa-Castéra. « La Coupe du monde de rugby, c’est une forme d’essai à marquer et les JO, ce sera la transformation de cet essai », a imagé, pour sa part, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, mardi 5 septembre sur Franceinfo.
Petits plats sécuritaires dans les grands
Pour s’assurer de franchir la ligne d’en-but, le gouvernement a mis les petits plats sécuritaires dans les grands. « La mobilisation des forces de l’ordre est sans précédent », assure M. Darmanin, qui, mercredi, lors d’une conférence de presse, a insisté sur la mise en place depuis un an de plans « zéro délinquance », particulièrement à Paris et en Seine-Saint-Denis, tout en précisant que la première menace « est la menace terroriste ».
Pour cette étape-clé entre l’organisation défaillante d’une finale de Ligue des champions et un accueil en mondovision des Jeux à ne pas rater, le gouvernement a aussi tenu à vanter ses « progrès considérables » sur la préparation de tels événements, à travers une « nouvelle gouvernance » faite d’une multiplication de comités ministériels, sur la sécurité, mais aussi sur les transports, autre gros enjeu.
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